Mini-Critique: Pop Redemption

Pop Redemption est une comédie improbable, réalisée par un certain Martin Le Gall, mettant en vedette quatre acteurs pas tous dans le vent: Julien Doré (plus connu pour être le chanteur au ukulélé), Grégory Gadebois, Jonathan Cohen et Yacine Belhousse. Audrey Fleurot et Alexandre Astier viennent compléter ce casting bancal.

Pop Redemtpion est en réalité une espèce de road-movie tentant vainement de rendre un hommage au rock sous toutes ses formes et plus particulièrement aux Beatles, d’une manière souvent peu adroite, sur laquelle on reviendra.

Quatre amis sur la route de leurs quarante ans forment un groupe de black metal anonyme. Alors que les difficultés pour concilier vie d’adulte responsable et vie de rockeur du dimanche se multiplient, Alex (Julien Doré), chanteur et leader du groupe,  parvient à obtenir une date au festival Hellfest, dans lequel doit également se produire leur idole, Dozzy Cooper.

La route vers le festival va se transformer en parcours du combattant et mettre à mal les derniers liens qui semblaient unir les quatre amis, qui deviendront même des fugitifs après avoir provoqué une mort accidentelle.

Note du film: 3/10

Pop Redemption est un film raté, laborieux, qui manque à peu près tous les thèmes qui semblaient pourtant lui tendre les bras.

L’essai est totalement manqué du point de vue de la comédie, les gags tombant systématiquement à plat, échouant à provoquer plus d’un rire en une heure et demie.

Seule une ou deux répliques parviendront à leur but, le comique de situation ne fonctionnant pas.

Le scénario, jouant principalement sur l’opposition de style entre le black metal et la pop, la vie d’adulte et le rêve artistique, enfonce des portes ouvertes et ne parviendra jamais à élever le débat.

Le scénario est par ailleurs le principal écueil du film. De situations invraisemblables en incohérences, en passant par de bons sentiments sirupeux, la mayonnaise ne prendra jamais.

Particulièrement mal écrit, Pop Redemption ressemble furieusement à un bâclage en règle, se reposant sur un concept a priori original…

L’écriture des personnages manque clairement de subtilité. Tous sont stéréotypés au possible: l’adolescent attardé égoïste et menteur, les gendarmes de province fainéants, stupides et irresponsables, la fille incomprise etc…

L’hommage aux Beatles, omniprésent tout au long du film, manquera lui aussi de finesse, Martin le Gall se contentant de plaquer les références à l’aide de titres, de noms ou d’images trop appuyées.

Citons pêle-mêle le nom de la fête dans laquelle atterriront nos rockeurs: « La fête de la fraise » pour le titre « Strawberry Fields Forever », le nom du groupe pop « All you need is love », l’arrêt de bus « Route de l’abbaye » pour Abbey Road.

Sans parler des coupes de cheveux façon sixties arborées dès le tiers du film par nos quatre héros.

Le clou du spectacle étant l’inévitable traversée au ralenti sur un passage piéton. Cette image est d’ailleurs significative du manque de finesse du propos du film puisque le ralenti semble interminable…tout comme le tracé du passage piéton artificiellement prolongé pour les besoins de la scène…sans se soucier du fait que l’artifice est clairement visible à l’écran et semble avoir été bricolé à la va-vite.

Dernier défaut de ce Pop Redemption, mais de taille: la performance des acteurs.

Si Julien Doré tente de faire preuve d’un peu de caractère, sa performance reste malheureusement très limitée.

Grégory Gadebois et Jonathan Cohen tirent à peu près leur épingle du jeu, en rendant leurs personnages un peu attachants.

Yacine Belhousse en revanche, passe complètement à côté du sujet et livre une prestation catastrophique.

La présence d’Alexandre Astier vient sauver le film du naufrage, tout comme celle d’Audrey Fleurot, malgré un personnage multipliant les actions totalement incohérentes.

Pop Redemption rate donc son sujet, n’amuse pas et se contente d’aligner cliché sur cliché.

A l’arrivée, on obtient une comédie bancale, qui ne suffira même pas à animer de manière correcte une soirée télévisée du dimanche soir sur TF1.

Dommage, parce que l’idée de base avait pourtant un certain potentiel…